Rentrée 2021 : des cours en 100% présentiel, sans jauge ni pass sanitaire

Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, souhaite une rentrée la plus normale possible, sans distanciation physique.

Rentrée 2021 : des cours en 100% présentiel, sans jauge ni pass sanitaire

    La ministre de l’Enseignement supérieur nous annonce le grand retour des étudiants dans les facs et grandes écoles d’ici quelques jours. Elle mise sur la vaccination, le dépistage, le respect des gestes barrière, mais renonce à la distanciation physique au nom du 100% présentiel.

    Les journées esseulés devant l'écran d'ordinateur, loin des salles de cours et des amphithéâtres seront donc bientôt de mauvais souvenir. De retour de vacances « studieuses », insiste son entourage, la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal a répondu à nos questions, ce mardi 24 août, de son bureau de la rue Descartes à Paris (Ve).

    Condition de l’accueil des étudiants, jauges et gestes barrière ou encore campagne de vaccination, plans d’aide pour les étudiants précaires : elle a évoqué avec nous l’ensemble des sujets phares de cette rentrée qu’elle espère enfin – le mot revient à de nombreuses reprises dans sa bouche – « normale ».

    Le protocole sanitaire de la Rentrée 2021

    À quoi va ressembler cette rentrée universitaire ?

    FRÉDÉRIQUE VIDAL.

    Elle sera la plus normale possible ! Le principe, c’est une rentrée en 100 % présentiel, avec un protocole sanitaire devant permettre que cela se passe de la meilleure façon possible.

    Que dit ce protocole ?

    Il n’y aura pas de jauge dans les amphis, afin d’exploiter la capacité maximale des salles et permettre le 100 % présentiel. Cela veut donc dire qu’il n’y aura pas de distanciation physique. Mais on conserve le respect des gestes barrière comme le port du masque ou les consignes d’aération et de nettoyage des locaux qui avaient déjà été mis en place au second semestre dernier.

    Pas de distanciation, n’est-ce pas le risque de voir des amphis bondés, des étudiants les uns sur les autres… ?

    Dans l’immense majorité des cas, la capacité d’un amphithéâtre est supérieure au nombre d’étudiants inscrits. Certaines photos de facs bondées qui circulent parfois ne concernent bien souvent que la rentrée de certaines premières années, dans des cursus prisés. Et si, dans certains cas très particuliers, il y a trop d’étudiants, les chefs d’établissement pourront dédoubler les salles, voire retransmettre le cours dans un autre amphithéâtre. Les chefs d’établissement trancheront.

    Il n’y aura pas de pass sanitaire à l’entrée des facs ?

    Non, pas pour suivre les cours. Mais il concernera par exemple les évènements festifs de rentrée organisés par les associations étudiantes, ou lorsque les universités déploient des activités culturelles, sportives – sans lien avec les cursus – dans des établissements recevant du public extérieur. Idem pour les colloques ou les séminaires scientifiques de plus de 50 personnes.

    Campagne de vaccination

    L’arme numéro un, c’est la vaccination ?

    Oui. Aujourd’hui, 80 % des étudiants ont reçu une dose de vaccin et 63 % ont un schéma vaccinal complet. Mi-septembre, pour la rentrée universitaire, 80 % des étudiants auront un schéma vaccinal complet. Offrir de la vaccination sur site permettra de terminer le processus.

    Comment cela va se passer concrètement ?

    Dans chaque campus principal, il y aura un site, piloté par l’ARS. Les services de santé universitaire, dans certains cas, seront aussi centres de vaccination. Pour les plus petits campus, ou ceux excentrés, les étudiants pourront être envoyés dans un centre de proximité, avec des créneaux dédiés. Localement, nous déploierons aussi des sessions de vaccination un seul jour par semaine… car on ne mobilise pas un barnum sur un site de 100 étudiants ! La cartographie précise de ces centres me sera remise ce vendredi.

    Et le dépistage ?

    2,5 millions d’autotests ont été livrés aux établissements en prévision de la rentrée, et l’État prendra en charge toutes les commandes à venir. Il y aura des distributions gratuites sur les campus. Le but : que chaque étudiant ou personnel qui a le moindre doute se surveille.

    Il y a 370 000 étudiants étrangers en France, dont certains viennent de pays classés « rouge » au niveau de l’épidémie. Pourront-ils venir dans nos facs ?

    S’ils sont vaccinés, ils auront accès sans problème aux universités. Ceux issus des pays en zone rouge doivent, depuis leur pays de départ, s’enregistrer auprès de Caisse d’assurance maladie, pour que lors de leur arrivée en France, il n’y ait pas de délai pour leur prise en charge vaccinale. Nous demandons aux établissements d’y veiller.

    Pouvoir d'achat des étudiants

    Le pouvoir d’achat des étudiants va encore baisser en cette rentrée. Quelle réponse apporter à la hausse de la précarité étudiante, toujours bien présente cet été ?

    Il va y avoir une revalorisation des bourses sur le double de l’inflation de 2020 (donc au global, 3,3 % d’augmentation sur les trois dernières rentrées universitaires), le maintien du ticket repas à 1 euro au resto U pour les boursiers et les étudiants précaires. Nous avons aussi gelé pour la deuxième année consécutive les frais d’inscriptions et les loyers des logements des Crous. Au total, ce sont 3,3 milliards d’euros qui vont être consacrés cette année à l’accompagnement social des étudiants.

    Orientation et Parcoursup

    De nombreux étudiants, avec leur licence en poche, se retrouvaient début juillet sans master, faute de place. À ce jour, quelle est leur situation ?

    Comme souvent, c’est une difficulté plus quantitative que qualitative. On ne manque pas de places en master mais le problème se pose dans certaines disciplines très demandées, comme les disciplines juridiques. Actuellement, on a 6 000 étudiants qui souhaitent accéder au master sur 170 000 qui sont inscrits. En juillet, j’avais annoncé la création de 3 000 places supplémentaires dans les établissements. À ce chiffre, on va rajouter 1 400 places. Pour la moitié, ce sera en droit et pour l’autre, en économie gestion. Les recteurs qui ont une visibilité nationale vont être capables de trouver aux étudiants le master qu’ils souhaitent mais dans une autre ville que celle qu’ils imaginaient.

    Certains lycéens sont sans solution à l’issue de Parcoursup, le dispositif d’orientation post-bac. Comment leur trouver une solution ?

    Aujourd’hui, on est à 97 % de bacheliers généraux qui ont trouvé leur place dans le supérieur. Nous avons 120 000 places disponibles en procédure complémentaire. Reste à faire correspondre l’offre à la demande, c’est tout le travail des CAES (commission d’accès aux études supérieures). On a actuellement plus de 5 400 lycéens dont le cas est étudié - contre 8 700 l’année dernière.

    Propos recueillis par Bérangère Lepetit, Thomas Poupeau

    Consultez aussi :

    Dates de la Rentrée 2021 et des vacances

    Rentrée : les universités «dans les starting-blocks»

    Rentrée scolaire : vaccination, tests, situation outre-mer, capteurs de CO2... Jean-Michel Blanquer fait le point

    Écoles à la une

    Proposées par les écoles partenaires

    Institut Lyfe (ex Institut Paul Bocuse)
    Tourisme / Hôtellerie / Restauration
    Écully
    L'Ecole Multimedia
    Marketing / Communication
    Paris
    L'École Sécurité C-SRD
    Défense / Fonction Publique
    Paris