Masters. L'alternance, nouvelle voie royale ?

L’apprentissage se développe à grande vitesse dans l’enseignement supérieur. Au niveau master, même les meilleures formations s’y sont mises.

Masters. L'alternance, nouvelle voie royale ?

    Si l’image de l’alternance a considérablement changé, c’est un peu grâce à des étudiants comme lui.

    Guillaume Lanau a commencé ses études par une classe préparatoire, à Marseille, avant d’intégrer la business school ISC Paris, dont il est sorti diplômé cette année. « C’est un peu un hasard si j’ai fait de l’alternance », raconte Guillaume. À l’issue d’un stage de quatre mois au sein du groupe Auchan, l’entreprise tient à le garder auprès d’elle. « Pour poursuivre mes études, elle m’a proposé de le faire en apprentissage pour que nous puissions continuer à travailler ensemble. » Après réflexion, Guillaume Lanau signe et passera deux ans de plus au sein du groupe.

    Il faut dire que, sur le papier au moins, l’apprentissage a de quoi séduire. Alors que les frais de scolarité dans les écoles privées peuvent dépasser 10 000 € par an au niveau master, un apprenti n’en paye aucun. Qui plus est, il perçoit un salaire, variant selon son âge entre 53 et 78 % du Smic.

    Un système qui permet à beaucoup de jeunes d’étudier plus longtemps qu’ils ne l’auraient envisagé sans ces avantages. Sur le plan pédagogique aussi, l’alternance fonctionne. « Passer de la théorie à la pratique n’est pas toujours simple, mais cela vous apprend beaucoup », reconnaît Guillaume Lanau.

    Une organisation et un engagement

    À cette difficulté s’ajoute le rythme, parfois effréné, du cursus. « Il vous faut gérer de concert votre travail, les cours et les projets de groupe. C’est toute une organisation à adopter », prévient cet ancien apprenti. Surtout lorsque, comme lui, on étudie à Paris et on travaille à Marseille, y compris le samedi et parfois le dimanche… Pas évident pour les travaux en groupe.

    Côté entreprises, on a vite compris l’intérêt de recourir à ce système. Comparé à un stagiaire, un apprenti s’engage pour une durée d’un à trois ans. Soit le temps suffisant pour le former aux codes de l’entreprise, à ses process, l’intégrer dans les équipes, etc. Et souvent l’embaucher ! Car dans les grandes écoles de management et d’ingénieurs, 84,4 % des apprentis sont engagés en CDI (CGE, 2019). Avec une nouveauté observée par les professionnels du recrutement : un salaire d’embauche qui devient supérieur à ceux des étudiants « classiques ».

    Les derniers verrous sautent

    Les derniers bastions cèdent aux charmes de l’apprentissage. Le diplôme de Mastère spécialisé (MS) n’était jusqu'ici pas très propice à ce système. « Il restait certains blocages, notamment une limite d’âge compliquée à gérer », explique Jean-Louis Allard, directeur du Cesi, école d’ingénieurs qui, de longue date, propose ses autres cursus en alternance et vient tout juste d’ouvrir cette possibilité à sept de ses MS.

    « La réforme de la formation professionnelle encourage l’apprentissage et a repoussé la limite d’âge à 30 ans », contre 25 précédemment, se réjouit-il. Au Cesi, les MS rassemblent des participants aux parcours divers, professionnels comme étudiants en poursuite d’études. Sur les 800 personnes accueillies cette année, 150 bénéficient du statut d’apprenti. Une évolution dont se félicite Jean-Louis Allard : « Nous sommes convaincus depuis toujours que l’alternance est la voie à suivre. Pour son ouverture sociale, comme pour son efficacité en termes pédagogique et d’insertion professionnelle. » Il ne reste plus beaucoup de cursus à ignorer ses sirènes…

    Le chiffre

    83 % C’est l’augmentation du nombre d’apprentis sur un an (Source : Ministère de l’Éducation nationale, 2018)

    « Être plongé dans le concret, tout de suite »

    Témoignage d'Antoine Babin en 2e année de cursus ingénieur au Cesi, Nanterre en alternance chez Safran Aircraft Engines.

    Pourquoi avez-vous opté pour l’alternance ?

    Il faut vous dire qu’au lycée, je ne me sentais pas fait pour les études. Passionné d’aéronautique, j’ai d’abord opté pour un BTS, justement pour avoir l’occasion de travailler tout de suite. Mais voilà, cela m’a beaucoup plu, donné le goût des études et m’a même rendu très bon élève ! En fin de cursus, on m’a conseillé de regarder du côté des écoles d’ingénieurs, j’ai passé quelques concours et j’ai choisi le Cesi.

    Quelles sont les forces de ce système ?

    Le premier atout est de vous rendre autonome financièrement, ou presque. Le deuxième est de pouvoir travailler, se plonger dans le concret immédiatement et, pour moi, dans un domaine qui me plaisait depuis toujours, l’aéronautique. Comparé à un stagiaire, un apprenti a le temps de découvrir l’entreprise, de comprendre son fonctionnement et d’apprendre à s’exprimer, à paraître, des éléments essentiels dans le monde professionnel. Avec mon entreprise d’accueil, nous avons un contrat de trois ans, comme c’est le cas pour les étudiants ingénieurs. C’est un véritable engagement : on compte clairement sur vous !

    Vous aimez votre travail ?

    Aujourd’hui, je suis chez Safran Aircraft Engines, une grande entreprise dont le cœur de métier est précisément le domaine que je visais. Je suis prévisionniste moteur, ce qui, en deux mots, signifie que j’aide nos clients à faire vieillir leur flotte aérienne de la meilleure manière, à l’aide de mathématiques et de calculs de probabilités. Et oui, j’apprécie énormément cette expérience.

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