Job d'été : travailler devient une nécessité pour de plus en plus de jeunes

La JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) délivre une étude sur les jobs d'été et pointe certains abus des employeurs, et la satisfaction des jeunes face à leur conditions même si 53% d'entre eux doivent travailler pour gagner leur vie.

Job d'été : travailler devient une nécessité pour de plus en plus de jeunes

    La JOC (association Jeunesse Ouvrière Chrétienne) vient de publier son baromètre annuel sur les jobs d'été et les jeunes : elle pointe certains abus des employeurs face à la méconnaissance du droit par les jeunes, aussi elle met en valeur la satisfaction des jeunes face à leur conditions même si au final, deplus en plus doivent travailler pour gagner leur vie et vivre le reste de l'année.

    Cette étude est réalisée pour la deuxième année consécutive, elle a été réalisée pendant l’été 2010 auprès de 732 jeunes de 15 à 30 ans. L’enquête a été réalisée pendant les mois de juillet et août 2010.

    Travailler pendant l'été :

    une nécessité pour 1 jeune sur 2

    Entre 2007 et 2010, il y a eu un basculement en passant d’une majorité de jeunes (63,8%) travaillant

    pour de l’argent de poche à une majorité de jeunes travaillant pour vivre le reste de l’année. En

    2010, ils sont 53,1 % à déclarer travailler l'été pour gagner de l'argent pour le reste de l'année.

    A l’inverse, la proposition « Me faire de l’argent de poche » perd 12 points.

    Travailler pendant l’été devient une nécessité pour de plus en plus de jeunes afin de vivre le reste

    de l’année. Le futile tend à diminuer au profit du vital.

    Aussi à noter : durant l’été 2010, les jeunes ont eu quelques difficultés à trouver un job d’été.

    21,3 % des enquêtés affirment n’avoir pas pu travailler faute d’avoir trouvé un emploi, ils étaient

    deux fois moins nombreux en 2007 (10,3 %).

    Le réseau personnel et professionnel est crucial pour trouver un job d'été

    L'étude montre aussi comment les jeunes ont trouvé leur job d'été : la part du relationnel est énorme alors que les petites annonces ou autres associations jouent un rôle mineur.

    Conditions de Travail : une bonne satisfaction, malgré certains abus

    16% de jeunes ont travaillé de manière illégale sans contrat de travail, certains employeurs proposant aussi des CDI pour éviter de payer les indemnités de fin de contrat (CDD : 57% Vs CDI : 9%)... Aussi 20% des jeunes interrogés n’ont pas été rémunérés pour leurs heures supplémentaires... Bref les employeurs abusent en sachant que les jeunes ne sont pas trop revendicateurs et exigeants sur leurs conditions mais aussi pas forcement informés de leurs droits.

    Pour l’association qui aide à l'information des jeunes sur leurs droits, il devient aussi urgent d’accorder des moyens supplémentaires à l’inspection du travail pendant l’été pour qu’elle puisse réellement faire respecter les droits des saisonniers.

    Au final les jeunes sont plutôt satisfait de leur expérience, de leur rémunération et conditions de travail. Seulement 2,3 % estiment ne pas avoir de bonnes conditions de travail.

    "Je suis correctement payé pour le travail que j’effectue" : 70% sont tout à fait ou assez d'accord.

    Dans ce marché du travail particulier où certains employeurs semblent profiter de la situation, la JOC invite les jeunes à s’informer sur leurs droits. «Malheureusement les choses ne devraient

    pas s’arranger cet été, explique le président de la JOC, Stéphane Haar. L’Etat se rend complice de ces abus en ne donnant pas les moyens à l’inspection du travail pour faire respecter les droits des saisonniers. Et rien n’est fait en lycée pour faire connaître leurs droits aux jeunes. »

    TEMOIGNAGE - GERMAIN LUTZ ex saisonnier dans la restauration

    « C’est la galère pour se faire payer son dû »

    A 22 ans, Germain Lutz a connu deux expériences de travail saisonnier. La première fut une catastrophe. La seconde s’est mieux passée, mais là encore, le droit n’a pas été respecté. « On y va trop naïf, sans imaginer un instant à quel point ça fraude l’été », déplore ce jeune Breton. Aujourd’hui salarié dans le secteur de l’audiovisuel, à Lorient (Morbihan), Germain a connu sa première expérience de saisonnier en 2009.

    Des patrons qui ne respectent pas le droit du travail

    « J’avais trouvé un boulot de serveur dans une crêperie, à Fougères, près de chez moi. Le patron m’a fait faire deux extras et m’a embauché pour la saison en me promettant que tout serait fait en règle, avec contrat de travail. » Ce contrat, Germain l’a réclamé durant le premier mois. « Mais comme j’avais besoin d’argent… L’essentiel pour moi était d’être payé. » Même pour le salaire, Germain a dû protester. « Je n’ai été payé qu’à la mi-août : un virement de 900 €, sans fiche de paie, alors que je travaillais au moins dix heures par jour, souvent six jours par semaine. »

    De protestation en dispute, Germain a fini par obtenir son dû en plusieurs fois. « Mais fin août, ça a été à nouveau la galère pour se faire payer. Il m’a fallu attendre trois mois pour toucher mon dernier euro. »

    Parmi ses collègues, une serveuse n’a pas accepté la situation et a signalé à l’Urssaf les pratiques du crêpier. « Le 6 juin dernier, raconte Germain, je suis allé témoigner à son procès. Il a été condamné à 15000 € d’amende, quatre mois de prison avec sursis et interdiction de gérer pendant trois ans. »

    En 2010, Germain a trouvé un autre job de serveur, dans une pizzeria. « Cette fois, les patrons m’ont fait le contrat qu’ils avaient promis. Mais au moment de signer, ils m’ont dit : les heures supplémentaires, c’est non déclaré. J’ai accepté, car j’avais besoin du travail. » Mais au moment de se faire payer ces heures sup, nouvelle déception : « C’était en liquide, et le compte n’y était pas. Mes heures étaient payées moins chères que les heures normales. On s’est fâchés. Finalement, d’un commun accord, je suis parti avant la fin de mon CDD. Mais j’ai dû renoncer à dix jours de travail. »

    Témoignage recueilli par DANIEL ROSENWEG - issu du Parisien / Aujourd'hui en France - édition du 23 juin 2011.

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