Ici, les étudiants sont priés de ne pas venir en cours !

L’Université de technologie de Compiègne (UTC) a décidé de garder à distance la majorité de ses 4 000 élèves, qui pourront suivre les leçons depuis chez eux.

Compiègne, mardi 1er septembre. Les rares élèves autorisés à être présents doivent respecter un protocole strict
Compiègne, mardi 1er septembre. Les rares élèves autorisés à être présents doivent respecter un protocole strict

    En pleine crise sanitaire, pas question de jouer avec la santé de 4 000 étudiants et de l’encadrement. Alors que de nombreuses écoles supérieures ont acté le retour de tous leurs élèves dans leurs locaux avec l’obligation du port du masque, l’Université de technologie de Compiègne (UTC), dans l’Oise, a choisi une option plus sécurisée pour cette rentrée scolaire très particulière.

    La première des mesures consistant à… ne pas faire venir la majorité des élèves. « Nous avons vite compris que la rentrée ne pourrait se faire comme avant », explique le service communication de l’établissement. Pour autant, pas question de laisser les futurs ingénieurs dans la nature !

    « Nous avons décidé de maintenir un maximum les cours à distance, comme c’était le cas pendant le confinement, explique Etienne Arnoult, directeur formation et pédagogie. Ils se feront sur Zoom, le logiciel américain de vidéoconférence qui permet de créer des amphithéâtres virtuels. »

    Quant aux travaux dirigés, qui doivent impérativement se faire en classe, expérience pratique oblige, ils se feront en alternance, par demi-groupe, moitié en présentiel, moitié en virtuel. Chaque enseignant a ainsi été équipé d’un kit comprenant une tablette graphique, une webcam, un micro et un casque pour faire participer ceux qui assisteront à la classe depuis chez eux.

    « Nous avons pris le pli pendant le confinement. Les cours à distance sont assez bien organisés et puis ça nous aide à développer d’autres capacités, notamment l’autonomie, relativise Corentin Chappuis, élève en cinquième année de génie informatique. Je n’ai aucune inquiétude personnelle, sachant qu’on aura un peu de présentiel. »

    Thomas, 19 ans, en troisième année, est plus sceptique. Il sera 10 heures sur place toutes les deux semaines, au lieu de 20 heures à 26 heures hebdomadaires. « Cela prend plus de temps d’étudier seul à la maison. Et une correction envoyée par mail n’offre pas vraiment les mêmes explications », s’inquiète-t-il.

    Les examens en présentiels maintenus

    L’UTC a toutefois pris en compte le retour d’expérience du confinement.

    « Nous avons beaucoup d’enseignants qui n’ont pas été convaincus par les examens à distance, souligne Etienne Arnoult. Ils seront donc maintenus au maximum. Les enseignants peuvent toutefois mettre en place des outils d’évaluation à distance s’ils le souhaitent. »

    Malgré toutes ces précautions, les couloirs de l’université n’étaient pas complètement désertés hier : les étudiants de première année, tous masqués, ont eu la possibilité de venir découvrir les lieux. L’UTC estime que ces jeunes tout juste sortis du lycée ont besoin « de prendre connaissance de l’organisation du semestre » avant de débuter des cours à distance.

    Les élèves étrangers beaucoup moins nombreux

    Pour cette minorité présente dans les locaux, le protocole sanitaire mis en place est pour le moins drastique. Masque obligatoire, bien sûr, vendu à prix coûtant par l’établissement, désinfection des salles au moins deux fois par jour, claviers d’ordinateurs mis sous film plastique… « Nous voulons à tout prix éviter de créer un foyer épidémique. »

    Dans les amphithéâtres, un code couleur permet aux étudiants de savoir où s’asseoir. Une place bleue, une place jaune… D’un créneau à l’autre, la couleur change. De quoi rassurer, notamment, les élèves qui arrivent de pays étrangers, même s’ils sont deux fois moins nombreux que l’an passé, avec seulement 80 arrivées.

    « On a une baisse considérable des demandes », constate Cornélia Marin, directrice des relations internationales à l’UTC. Parmi les élèves étrangers, 50 sont originaires de Chine, un pays avec lequel un partenariat est noué depuis plus de quarante ans. « Les élèves seront soumis à des tests en partant de chez eux et seront en quatorzaine d’office, nous suivrons le protocole », rassure Cornélia Marin.

    Par Élie Julien

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