Entretien d’embauche : ce qu’on doit dire... ou pas

S’il n’est pas question de mentir, faut-il vraiment tout dire face à un recruteur ? Pas forcément, si on veut décrocher le job. Il suffit parfois d’y mettre les formes…

Toutes les réponses sont bonnes en entretien d'embauche, il faut juste les formuler correctement ! (Illustration) Anna Shvets
Toutes les réponses sont bonnes en entretien d'embauche, il faut juste les formuler correctement ! (Illustration) Anna Shvets

    Quand on passe un entretien d’embauche, on peut être tenté de répondre ce que le recruteur attend ou d’avoir peur de répondre à certaines questions. Si lui mentir n’est pas une option, il n’est pas nécessaire de tout dire pour décrocher le job, et il suffit parfois de mettre les formes dans sa réponse. « De nombreux candidats craignent que certaines informations soient mal comprises alors qu’ils ne sont même pas obligés de les livrer », explique Marianne Perrette, consultante. Deux sujets épineux sont souvent évoqués dans son cabinet : « Dès qu’il y a une souffrance liée à la façon dont s’est terminé le contrat précédent ou à une période de chômage trop longue, beaucoup ont peur d’être jugés. »

    Pas besoin de mentir pour autant...

    « Inutile d’en parler si le recruteur ne demande rien. Il suffit juste de préparer quelques éléments de langage avant l’entretien. Ne jamais dire que l’on commence à se décourager mais que l’on préfère prendre le temps de trouver le poste le plus proche de ses attentes par exemple. Et si l’on s’est fâché avec son employeur précédent, évoquer une incompatibilité d’humeur et insister surtout sur son envie de mener un nouveau défi. Face à un candidat, un recruteur va essayer de se projeter. Il ne faut surtout pas montrer d’amertume et regarder vers l’avenir. »

    Anticiper les questions

    Mieux vaut en effet anticiper un peu. « Certaines questions, pas forcément évidentes, sont incontournables en entretien, concède Stéphane Cloteaux, directeur du cabinet Strattitude RH. Il est fréquent, par exemple, qu’un recruteur demande à son interlocuteur s’il a d’autres pistes. » Là encore, pour cet expert, le tout est savoir comment énoncer sa vérité. « Si le candidat n’en a qu’une, c’est l’occasion pour lui dire combien le poste en jeu est motivant et lui correspond. Et s’il en a plusieurs, c’est aussi flatteur de laisser entendre qu’il est convoité par d’autres. »



    Mais attention, alors, à la question suivante. « Car moi-même je demanderais en quelle position le candidat place l’entretien en cours », précise ce recruteur. À charge pour celui-ci de prévoir quelques formules pour ne pas froisser le recruteur. « Si ce n’est pas la piste la plus motivante, mieux vaut ne pas le dire et souligner ce qui est séduisant dans le poste. »

    Nicolas Pavesi insiste lui aussi sur le minimum d’honnêteté. « J’ai récemment vu un excellent candidat se griller parce qu’il prétendait être toujours en poste alors que ce n’était pas vrai », témoigne ce chasseur de tête. Consultant chez Lincoln Associates, il rappelle au passage que certaines informations peuvent être vérifiées. « Un recruteur n’a pas le droit, selon la loi, d’appeler votre employeur précédent. Cependant, il peut demander une attestation d’employeur. Rien n’oblige le candidat à la donner, mais cela paraîtra louche s’il refuse. »

    De même, si un candidat gonfle son salaire précédent, il court le risque l’on lui demande ses trois dernières fiches de paie. « En revanche, le candidat peut revaloriser un peu son salaire précédent en y incluant d’autres éléments comme des primes et certains avantages en nature. Rien n’interdit de présenter certaines réalités à son avantage. »

    Les sujets (normalement) interdits

    Même si le Code du travail n’interdit aucune question, il dessine un périmètre légal pour protéger les candidats de toute discrimination. Il stipule ainsi qu’aucun candidat ou salarié ne peut être sanctionné « en raison de son origine, de son sexe, de ses mœurs, de son orientation sexuelle, de son âge, de sa situation de famille, de ses caractéristiques génétiques, de son appartenance ou de sa non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation ou une race, de ses opinions politiques, de ses activités syndicales ou mutualistes, de ses convictions religieuses, de son apparence physique, de son patronyme, de son état de santé ou de son handicap ».



    En vertu de l’article L122-45, un employeur encourt donc, en théorie, des sanctions s’il soulève l’un de ces sujets en entretien. Encore faut-il que le candidat puisse prouver ensuite qu’il a été écarté pour l’un de ces motifs…

    Entretien d’embauche : comment réagir face aux questions illégales ou gênantes ? !

    Céline Chaudeau

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