Business Games : Recruter des étudiants grâce aux jeux vidéo

Les business games : une société crée un jeu vidéo avec un scénario inspiré du monde de l’entreprise, le propose aux étudiants, dote les vainqueurs de lots attirants et recrutent les meilleurs.

Exemple de Business Game pour Décathlon : "Les coequipiers"
Exemple de Business Game pour Décathlon : "Les coequipiers"

    Les étudiants d’aujourd’hui sont nés avec une console de jeux entre les mains. D’où l’idée des business games : une société crée un jeu vidéo avec un scénario inspiré du monde de l’entreprise, le propose aux étudiants des écoles cibles, dote les vainqueurs de lots attirants et recrutent les meilleurs.

    Ce nouveau support de communication est très en vogue. L'Oréal, Danone, la Société générale, Orange, BNP Paribas, Allianz… ont tous lancé leur propre business game. « Ces jeux permettent une immersion rapide dans la culture de l'entreprise », estime Thomas Delorme, vice-président de TMP Worldwide, agence de communication conseillant L'Oreal et Danone. « Ces jeux sont aussi de formidables relais, des milliers d'étudiants à travers le monde étant ainsi au contact de la marque pendant plusieurs heures par jour », complète Pierre-Yves Frelaux, vice-président de TBWA, agence travaillant avec BNP Paribas.

    Mais les business games ne sont pas l’apanage des grands groupes. Isagri, éditeur de logiciels agricoles basé à Beauvais (Oise), a lancé aussi son propre jeu. « Notre but est de faire connaître nos métiers auprès des étudiants des écoles d’ingénieurs agricoles et agronomes », explique Caroline Granel, chargée de recrutement chez Isagri. Le jeu permet aux étudiants d’acheter et de revendre du bétail en cherchant à réaliser la meilleure marge. « Il est devenu incontournable sur les campus des écoles agricoles et un tiers des jeunes issus de ces établissements recrutés en 2013 y ont participé », ajoute-t-elle.

    Ces jeux demandent cependant un travail de préparation minutieux. Il faut compter six mois pour l’écriture du scénario et la production.

    « Pour du sur-mesure, il faut compter entre 50 000 et 250 000 € », précise Damian Nolan, PDG de Daesign, éditeur de « jeux sérieux » qui en a produit plus de 150 depuis sa création. Des jeux sur étagère, moins personnalisables, sont aussi proposés. La tarification se fait alors à l’utilisation. « De l’ordre de 10 € par joueur », indique Damian Nolan.

    Quelle que soit la formule retenue, le retour sur investissement semble bien réel. « Combien coûterait une campagne de communication permettant de toucher 25 000 étudiants, issus des meilleures formations en finance, dans plus de 130 pays ? » questionne Pierre-Yves Frelaux de TBWA.

    Et de nouvelles utilisations apparaissent chaque jour. Des professeurs utilisent ces jeux pour faire travailler leurs étudiants, des recruteurs pour sélectionner les candidats, des responsables RH pour animer des séminaires d'intégration… Les business games ont un sérieux avenir devant eux. A vos manettes !

    TÉMOIN

    « 25 000 élèves de 136 pays vont participer à Ace Manager cette année »

    Déborah LASRY, responsable du jeu Ace Manager chez BNP Paribas

    Pourquoi avoir lancé Ace Manager ?

    En 2014, ce sera la 6 e édition de notre jeu à destination des étudiants. Nous sommes partis de 4 000 joueurs en 2009 pour réunir 19 000 étudiants en 2013. Cette année, nous visons les 25 000 étudiants issus de 136 pays. Ce jeu a pour but de faire découvrir les métiers de la banque sous un mode ludique et pédagogique. C’est aussi l’occasion de mieux faire connaître la marque BNP Paribas dans toutes les écoles de finance de la planète. Enfin, ce jeu a pour objectif de nous permettre de détecter et de recruter des profils rares correspondant à nos attentes.

    Quel en est le principe ?

    Sept cas sont à résoudre lors des trois semaines que dure le jeu. Ils sont inspirés de l’économie réelle et sont rédigés par des experts de BNP Paribas

    . Les cas sont différents chaque année. Les étudiants du monde entier peuvent participer. C’est bien sûr gratuit et il suffit de s’inscrire avant le 10 avril. Le jeu se déroulera du 17 avril au 7 mai 2014. La finale aura lieu en mai. Toutes les équipes finalistes seront récompensées. L’équipe gagnante remportera un voyage à Paris, 6 000 € et la possibilité de faire des stages au sein de notre groupe.

    Quels sont les retours ?

    Ce jeu nous permet d’embaucher de jeunes talents brillants issus des meilleures universités. Le retentissement lié à Ace Manager est aussi très fort. Nous avons plus de 32 000 fans sur les réseaux sociaux, un chiffre en augmentation de 70 % sur les deux dernières années. Il nous donne aussi une visibilité à l’international remarquable. La Chine est ainsi le premier pays participant avec 3 200 étudiants, suivie de l’Inde, de l’Italie et de la France. Les professeurs reprennent les cas proposés dans leurs cours. Cela permet une présence à l’année à BNP Paribas dans les meilleurs campus du monde.

    Un business game est un nouvel outil RH à part entière.

    Voici 8 conseils à suivre pour lancer avec succès ce dispositif de recrutement.

    1- Etre bien accompagné. Travaillez avec des partenaires ayant déjà réalisé de tels jeux, aussi bien pour la production technique que pour la communication.

    2- Miser sur la durée. Un jeu a besoin de temps pour s’installer. Les résultats s’améliorent au fil des éditions.

    3- Rester simple. Plus le jeu est simple, plus les étudiants l’adopteront. Evitez aussi les scénarios complexes demandant trop de temps.

    4- Parier sur le mobile. Les étudiants sont fans de leur smartphone et de leur tablette. Votre jeu doit être accessible sur support mobile.

    5- Communiquer sur les réseaux sociaux. Les réseaux sont une formidable caisse de résonance pour recruter de nouveaux joueurs.

    6- Retenir une période judicieuse. Le jeu doit avoir lieu à un moment où les étudiants sont disponibles. Evitez les périodes d’examens.

    7- Associer les anciens joueurs. Les participants des années précédentes doivent pouvoir parrainer les nouvelles promotions.

    8- Doter le jeu de prix motivants. Les étudiants sont sensibles aux gratifications. De beaux prix, des stages intéressants sont un bon levier. Motivez aussi les écoles grâce à des prix pour les BDE.

    Pour en savoir plus, téléchargez le livre blanc de RegionsJob paru en décembre, « Recrutement innovant : Tout savoir sur les serious games ».

    Écoles à la une

    Proposées par les écoles partenaires

    Edhec Business School
    Commerce / Gestion / Management
    Roubaix cedex 1
    Montpellier Business School
    Commerce / Gestion / Management
    Montpellier
    Institut Lyfe (ex Institut Paul Bocuse)
    Tourisme / Hôtellerie / Restauration
    Écully