Budget, santé, logement... comment le confinement a percuté les étudiants

Les résultats de l’enquête de l’Observatoire de la vie Étudiante mesurent les conséquences concrètes du confinement sur la vie des étudiants.

La crise sanitaire et le confinement sont venus saper la satisfaction générale des étudiants qui était pourtant en hausse sur les 3 dernières années - Crédit photo LP/Matthieu de Martignac
La crise sanitaire et le confinement sont venus saper la satisfaction générale des étudiants qui était pourtant en hausse sur les 3 dernières années - Crédit photo LP/Matthieu de Martignac

    L’Observatoire de la vie Étudiante a publié deux études sur la vie des étudiants, dont l’une s’intéresse particulièrement à la façon dont ils ont vécu le premier confinement. Sans surprise, pour un tiers d’entre eux, cette privation de liberté et de relations sociales a eu de lourdes conséquences sur leur moral.

    Tous les trois ans depuis 1994, l'Observatoire de la vie Étudiante (OVE) organise une grande enquête nationale sur les conditions de vie étudiante. La 9e édition de cette enquête, réalisée de la mi-mars à la fin mai 2020, publiée ce 28 janvier, a été exceptionnellement complétée par une seconde enquête, auprès de 6300 étudiants, toutes filières confondues, courant juin et juillet 2020. Objectif de cette consultation : essayer de comprendre comment les étudiants et les étudiantes ont vécu le premier confinement au printemps 2020.

    Satisfaction générale des études (en %)

    274 euros de moins par mois

    Les statistiques de l'étude publiée ce 28 janvier par l'OVE apportent de nombreux éclairages notamment sur la question de la précarité des étudiants, qui a fait la une de beaucoup de médias depuis quelques semaines. Ainsi 36% des étudiants qui avaient une activité rémunérée ont dû l'arrêter pendant le premier confinement, et un tiers déclare avoir rencontré des difficultés financières. Mais, comme l'ont souligné les experts de l'OVE lors de la présentation de leur étude, le pourcentage d'étudiants impactés financièrement par la crise sanitaire a certainement beaucoup augmenté avec le second confinement, et l'impossibilité de reprendre un job dans les secteurs habituellement gourmands en jeune main d'oeuvre, comme la restauration, l'événementiel, ou même la garde d'enfants.

    Pour ce tiers de jeunes, au moins, impactés par le manque d’emploi rémunéré, la facture est salée : la perte moyenne de revenus s’élevait, en juillet, à 274 euros par mois. Un chiffre qui n’a rien d’anodin quand on le compare au montant des dépenses mensuelles d’un étudiant tous postes confondus, soit 635 euros, dont plus de la moitié pour le logement.

    Difficultés financières (en %)

    44% des étudiants sont rentrés chez leurs parents

    Cette baisse des revenus étudiants fait partie des raisons qui expliquent que 44% des étudiants aient quitté leur logement pendant le premier confinement pour retourner chez leurs parents. Mais ce n’est pas la seule raison : 77% des étudiants interrogés par l’OVE témoignent en effet que s’ils sont rentrés chez Papa Maman pour confiner, c’est, d’abord, pour ne pas rester seul dans leur logement.

    Côté santé, 70% des étudiants se déclaraient satisfaits de leur santé pendant le premier confinement, soit un chiffre en hausse de 8 points sur 4 ans (contre 68% dans la population générale). Mais, paradoxalement, la détresse psychologique, évaluée en juillet 2020, a touché 31% d’entre eux, sous forme d’épuisement, de nervosité, et de tristesse. Les filles, les boursiers, les étudiants étrangers ou ceux de plus de 25 ans ont été davantage touchés que les garçons ou les non-boursiers. Sur ce sujet un chiffre balaie le cliché des étudiants tous insouciants, peu préoccupés par l’épidémie en cours : ainsi, pendant le confinement, 42% des étudiants en détresse psychologique ont renoncé à consulter par peur d’attraper la covid-19 en se rendant dans un cabinet médical.

    Durant le confinement, 92 % des étudiants ont disposé d’un ordinateur ou tablette à usage personnel, 64 % d’une bonne connexion internet et 58 % d’un espace de travail personnel, isolé et au calme.

    Du distanciel à géométrie variable

    Pendant le confinement, 31% des étudiants interrogés déclarent n’avoir eu aucun cours ou réunion de travail en visioconférence. Un chiffre qui s’explique par la grande diversité des réponses apportées par les établissements d’enseignement supérieur pour pallier à l’absence de cours en présentiel - certains se sont organisés très vite pour passer au tout en ligne, quand d’autres ont eu plus de mal. Ainsi, si 69% des étudiants ont eu des cours “en visio”, le chiffre grimpe à 94% pour les élèves de CPGE, et descend à 63% pour les universités. C’est d’autant plus regrettable que la majorité des étudiants est bien équipée : 92% d’entre eux disent disposer de leur propre ordinateur ou tablette, et 64% d’une bonne connexion internet.

    Difficultés rencontrées pendant le premier confinement

    Près d'un an après ce premier confinement, les étudiants ne sont toujours pas à égalité face aux conséquences de la crise sanitaire sur leurs études : si les étudiants des classes préparatoires et des BTS sont revenus en présentiel depuis la rentrée de septembre, la très grande majorité des étudiants des universités doit se contenter de cours à distance depuis le mois d'octobre. Mis à part quelques étudiants de première année qui ont pu retourner dans leur université depuis une semaine, au compte goutte et en jauge réduite.

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