Bac +5, ou quand l'anglais devient langue officielle

Langues. L’Hexagone rétif aux langues étrangères ? Au niveau master, rien n’est moins sûr. Les cursus anglophones se multiplient. Un vrai plus pour les étudiants ?

Bac +5, ou quand l'anglais devient langue officielle

    Lisa est en 4e année à Y Schools (ex-ESC Troyes). Pour elle, parler anglais était plus ou moins obligatoire : « La spécialité que je voulais intégrer, Marketing & Sales Management, est dispensée dans cette langue. » Heureusement, elle n’est pas contre : « J’avais passé quatre mois à l’étranger, puis un semestre complet. J’étais donc à l’aise, mais loin d’être bilingue. »

    Elle n’estime toujours pas l’être devenue, mais possède mieux le vocabulaire professionnel, celui qui lui servira très bientôt. « Je ne me mets plus aucune frontière, confie Lisa. Je n’ai pas particulièrement l’intention de partir de France, mais je sais que si une opportunité se présente, je suis en mesure de l’accepter. » Le pays ne sera qu’un paramètre parmi d’autres.

    LE CHIFFRE

    1er -

    La France est le 1er pays d’accueil

    non-anglophone des étudiants étrangers (plus de 325 000 cette année). (Source : Campus France 2018)

    À en juger par les programmes qui s’ouvrent çà et là pas de doute : l’anglais est partout. Depuis leur intitulé (Master of Science in Business Development et autres MBA Luxury and Fashion Management…) jusqu’au contenu pédagogique. Le 100 % English : de sérieux avantages

    La frontière est désormais franchie en écoles d’ingénieurs, pourtant réputées moins internationales que leurs consœurs les Business Schools. « Cinq de nos spécialités sur dix sont entièrement dispensées en anglais », explique Nicolas Sicard, directeur des études de l’Efrei, école d’ingénieurs du numérique, à Paris, qui a fait ce pari, il y a plus de dix ans. L’école y trouve de nombreux avantages : faciliter les partenariats à l’étranger, attirer un public international, les chercheurs… Les étudiants ? « Ils savent qu’ils ne pourront pas atteindre leurs objectifs sans maîtriser l’anglais. Pour effectuer des missions à l’étranger, communiquer avec les clients ou simplement lire des revues scientifiques. »

    Les Business Schools déjà dans le bain

    Les écoles de management ont fait leur coming-out shakespearien avant les autres. C’est le cas de Montpellier Business School (MBS) : « Nous avons commencé en 2006 avec l’ouverture d’une classe anglophone en dernière année, relate Christine Bousquet, directrice du programme Grande école de MBS. Nous l’avons ensuite élargi à la 2e année. » Aujourd’hui, trois classes sont ouvertes et tous les étudiants (à l’exception des alternants) effectuent leur dernière année en anglais.

    Dans un pays peu réputé pour sa passion des langues, n’est-ce pas difficile d’immerger ainsi les élèves ? « Certains ont de l’appréhension et manquent de confiance en eux les premières semaines, admet Christine Bousquet. Nos enseignants savent qu’ils doivent être bienveillants. Ils leur laissent le temps de s’acclimater. » Cette ouverture linguistique permet à MBS d’accueillir plus de 30 % d’étudiants étrangers. Quant aux Français, ils en tirent, selon elle, une plus grande satisfaction « et l’impression d’avoir relevé deux défis ».

    « L’émergence des cursus anglophones est une chance »

    3 questions à...

    Hervé Lemoine - Directeur général adjoint de Easyvoyage, Groupe Webedia

    Pour vous, un étudiant qui a suivi un cursus en anglais, c’est un plus ?

    Bien sûr, et cela tient évidemment à notre secteur d’activité, le tourisme. Mais je pense que c’est un plus pour de nombreux autres secteurs en lien avec des prestataires et des clients à l’étranger. Chez Easyvoyage, nous travaillons beaucoup avec l’Angleterre, ainsi qu’avec de nombreux opérateurs américains. Une grande part de nos échanges se fait en anglais. Pour nous, l’émergence des cursus anglophones est une chance.

    Est-ce juste une histoire de langue ?

    Justement non. Le niveau de langue est une chose, l’ouverture culturelle en est une autre. Les cursus anglophones mélangent souvent des étudiants de différentes nationalités. C’est l’occasion pour un jeune d’appréhender de nouvelles cultures, un élément essentiel dans nos métiers ! J’ajoute que faire le choix d’un cursus en anglais n’est pas anodin : cela suppose de sortir de sa zone de confort et de faire preuve d’une belle qualité d’adaptation.

    Quels sont les avantages de ces profils ?

    Ils nous séduisent pour les postes commerciaux, marketing et financiers. Les recrues venant de ces filières sentent mieux les choses auprès de nos partenaires, en tout cas ils les sentent plus vite. Ils sont immédiatement opérationnels et ne passeront pas une heure à écrire un mail, ce qui est déjà un bon point ! Surtout, on remarque tout de suite quelqu’un qui a l’habitude de communiquer avec des personnes d’autres pays, voire d’autres continents. Il a une facilité d’approche que d’autres n’ont pas, comme une seconde nature. C’est un trait précieux dans un secteur comme le nôtre !

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