Apprentissage : les deux raisons du décollage (en plus des aides) selon Olivier Faron

L’alternance explose malgré la période et c’est tant mieux. Voici le regard d’Olivier Faron Administrateur Général du CNAM, sur cette tendance positive pour les jeunes mais également pour les entreprises.

Apprentissage : les deux raisons du décollage (en plus des aides) selon Olivier Faron

    L’alternance explose malgré la période et c’est tant mieux. Voici le regard d’Olivier Faron Administrateur Général du CNAM, sur cette tendance positive pour les jeunes mais également pour les entreprises.

    Les choses bougent de plus en plus vite pour l’apprentissage. Au cœur de la politique du Gouvernement, il suscite aussi l’attention d’un nombre croissant d’entrepreneurs. Au début du mois de septembre, le premier ministre Jean Castex vient d’annoncer la prolongation jusqu’au 30 juin 2022 des aides à l’apprentissage. Le seuil historique de 500 000 contrats d’apprentissage ou d’alternance signés a été dépassé en 2020… et tout laisse accroire que l’on ira encore plus loin. Les six premiers mois de l’année 2021 sont en effet annonciateurs d’une nouvelle progression, avec trois fois plus de signatures par rapport à la période équivalente. Autre signal plus qu’encourageant, les inscriptions sur la procédure d’admission Parcoursup, qui marque désormais l’entrée dans l’enseignement supérieur. La diversification de l’offre de formation a généré une forte poussée des candidatures. Le nombre d’alternants admis a progressé à cette rentrée de 18 % par rapport à 2020.

    Pourquoi cet engouement pour l’apprentissage ?

    Une première raison est liée à l’acculturation professionnelle.

    Grâce à l’alternance, il est possible d’apprendre autrement, de mieux s’insérer dans le monde du travail. Contrairement à l’Allemagne ou aux pays du Nord de l’Europe, le geste avait un peu relégué en France face aux connaissances stricto sensu, comme si le métier n’était pas l’un des objectifs majeurs d’un système de formation. Les réalités changent pour les perceptions comme pour les réalités. Le passage par une alternance devient une ligne centrale des CV et souvent le gage d’une pré-embauche plus ou moins décalée dans le temps. Cela signifie en effet une proximité de plus en plus appréciée avec les futurs employeurs.

    La deuxième raison commence à se concrétiser.

    L’alternance est aussi une ouverture sur le monde. De plus en plus, les formes de mobilité les plus diverses se développent : courtes… et de plus en plus souvent longues. C’est bien l’enjeu des prochains mois, notamment à l’occasion de la présidence française de l’Union européenne. Faire de la mobilité longue en Europe un enjeu pour tout le système d’apprentissage. Cela suppose que l’horizon européen voit converger deux des valeurs ajoutées de l’alternance. D’un côté, il faut que le socle de compétences de bases soit ultérieurement enrichi au niveau national avant d’être homogénéisé au niveau européen. D’un autre côté, la reconnaissance des acquis doit être bien sûr actualisée au plus près des professions et surtout élargie à l’apport de la mobilité dans les parcours.

    Car, il faut le rappeler avec force, l’alternance est la solution de formation qui va progressivement permettre de multiplier les formes de compétences d’abord pour les jeunes et progressivement pour un public adulte en nombre croissant. Parmi ces nouvelles aptitudes professionnelles, figure à une bonne place le fait de se former hors de nos frontières, principalement en Europe. C’est bien la règle du gagnant/gagnant qui triomphe. Gagnant pour les centres de formation qui travaillent ainsi en interaction, quel que soit leur pays. Gagnant aussi pour des entreprises, dont les collaborateurs seront de plus en plus affutés pour les défis internationaux. Gagnant surtout pour tous les jeunes qui pourront s’affirmer en tant que futurs actifs de l’Union européenne mais aussi citoyens d’une Europe mieux à même de peser dans les équilibres géopolitiques mondiaux.

    Olivier Faron

    Administrateur Général du CNAM

    Consultez aussi :

    «C’est une pilule antichômage» : jeunes, entreprises, État... avec l’apprentissage tout le monde y gagne

    Écoles à la une

    Proposées par les écoles partenaires

    L'Ecole Multimedia
    Informatique / Numérique
    Paris
    Edhec Business School
    Commerce / Gestion / Management
    Roubaix cedex 1
    Institut Lyfe (ex Institut Paul Bocuse)
    Tourisme / Hôtellerie / Restauration
    Écully